Jeux en financement participatif : la revue de fin de semaine (26 mars 2018)

Les jeux en financement participatif de la semaine

L'actualité de la semaine aura été monopolisée par des projets français. Mais pas forcément comme on aime généralement en parler. Deux annulations rapides coup sur coup, un troisième qui aurait mieux fait de s'abstenir et, enfin, Batman dont tout le monde se demande si c'est un succès ou un échec que d'avoir réuni 14.000 souscripteurs. Et la question est plus sérieuse qu'elle en a l'air, même si la réponse sent probablement bon le Calvados.

Au passage, après avoir été longtemps la revue du samedi, celle-ci est en train de basculer peu à peu vers le lundi qui se révèle bien plus pratique pour moi. Vos avis/critiques sont les bienvenus quant à ce changement qui restera provisoire ou deviendra définitif selon vos réactions.

 

Le coup de blues de la semaine

2018 n'est pour l'instant pas tendre avec les éditeurs français. Batman va certes empocher une fort juteuse cagnotte mais l'éditeur ne s'est pas caché être très loin des objectifs réels (en gros la moitié). Immortal 8 et Pelegrinus ont dû annuler rapidement leurs campagnes après des démarrages loupés. Ces trois projets reposent pourtant sur des jeux intéressants et tous trois auraient "mérité" de meilleurs résultats. Sans compter les projets des mois précédents...

Pourquoi cela coince-t-il ? Les raisons sont évidemment multiples, et pas forcément les mêmes pour chacun. Mais, dans l'ensemble, et en vrac : manque de préparation, manque de compréhension du média et de ses codes, surestimation de son propre potentiel d'attraction et une aversion très franchouillarde pour le marketing et le commerce, comme si c'était quelque chose de sale et dégradant.

Une bonne campagne de crowdfunding se prépare longtemps en amont. Oui, on aime que les éditeurs viennent présenter leurs projets sur le forum, et il en va certainement de même pour les autres sites. Mais débarquer 1-4 semaines avant lancement sur les forums français et balancer des actus sur votre page Facebook revient à ne pas exister. Elle doit aussi se préparer à l'international et pas seulement dans notre bel hexagone (où certains des éditeurs précités, et d'autres parmi les "oubliés", n'ont d'ailleurs pas ménagé leurs efforts). Oui, c'est difficile. Et oui, la barrière linguistique/culturelle est délicate à surmonter. Donc autant le commencer dès maintenant, même sans rien à "vendre".

Nous sommes en 2018 et l'accès à des outils de communication à la fois de masse et ciblés n'a jamais été aussi facile ni aussi peu coûteux. Soignez donc votre présence sur les sites/forums spécialisés en dehors des campagnes. Privilégiez Youtube, un outil ignoré à tort par les éditeurs car facile d'accès et très persistant. Osez Reddit, totalement ignoré en France mais qui occupe de plus en plus une place de choix aux USA (attention toutefois, l'endroit a ses codes et ils sont incontournables pour un pro à moins de vouloir se faire jeter comme un malpropre). Pinterest est aussi un réseau intéressant même si son approche est différente, sa persistance joue aussi en votre faveur.

Si vous divisiez par deux le temps passé sur Facebook, où l'information a une durée de vie de quelques heures, pour consacrer ce même temps aux forums et autres réseaux sociaux, ou à votre site...

Car votre site web aussi doit être international. Et présenter le projet tout autant que le jeu. Il ne s'agit plus de créer une fiche produit mais de raconter une histoire à laquelle un backer potentiel va accrocher; et celle-ci peut dépasser de très loin la présentation "technique", le jeu ou même l'éditeur. Votre site n'a en effet plus à jouer la vitrine : Kickstarter sera votre vitrine et une vitrine incroyablement plus efficace. C'est à vous d'aller vers le backer avec une proposition qui sorte assez du lot des communications éditeur classiques pour l'intéresser. Si vous attendez qu'il vienne à vous car vous êtes trop génial et votre projet "tellement exceptionnel qu'il faudrait être con pour passer à côté"... envisagez déjà le reboot.

La même histoire doit guider votre campagne sur Kickstarter. C'est sur elle que devrait s'appuyer toute votre communication, tout votre marketing. Le marketing est à votre financement ce que le thème est à votre jeu. Il est là pour faciliter l'immersion du client/joueur, et rien ne doit venir gêner cette immersion. Le prix, les conditions, le design de la page, le choix des visuels, la mise en scène du produit, les mots utilisés... la moindre couille dans le potage et c'est un onglet qui se ferme pour passer à un autre projet. Faites dans l'amazing si vous voulez (mais ce n'est pas facile quand on ne baigne pas totalement dans cette culture). Mais évitez surtout les "epic machins" pour vendre un jeu de cartes, les "deck builders" pour un jeu familial : n'imaginez pas que le backer d'aujourd'hui tombe des nues. Il comprend comment les choses marchent. Dans 85-95% des cas, il a déjà participé à au moins une campagne. Il a au moins deux douzaines de projets tout aussi intéressant à portée de clic. Il le sait. Et il s'informe.

Enfin, personne n'attend d'un éditeur qu'il révolutionne Kickstarter. Oui, il y a des choses à faire mieux, ou différemment, dans le monde du crowdfunding. Mais il y a surtout des tas de choses, et de façons de faire, qui fonctionnent parfaitement. Soyez créatifs dans vos jeux, vos thèmes, votre communication, votre histoire; personne ne viendra jamais vous le reprocher. Mais faites simple quand il s'agit de "parler" aux backers. Vous avez maximum 10 secondes à l'ouverture de la page pour le convaincre de lire plus que l'intro et tourner sa molette. Et 30s, si vous avez du bol, pour le convaincre de s'intéresser au jeu, de se projeter y jouer.

Kickstarter n'est pas un endroit où survendre son jeu fonctionne : vous devrez rentrer dans le détail. A la place, mettez en scène le bénéfice, l'expérience que le backer vivra : le joueur ne va pas repartir avec son jeu sous le bras en appelant ses potes pour l'essayerr le soir même. Mais il doit, après quelques secondes, se visualiser en train d'y jouer dans 6-18 mois et la sensation imaginée doit être assez forte pour générer une souscription aujourd'hui. Tout de suite.

Le reste de la campagne va pour beaucoup consister à le réassurer, à le conforter dans sa décision de financer votre projet plutôt qu'un autre. Mais le clic, la participation, va se décider en quelques minutes. Voire quelques secondes. Et va dépendre pour l'essentiel de la réponse que vous ferez naître dans le cerveau du joueur à la question "pourquoi ce projet plutôt qu'un autre". Le moindre grain de sable et le doute s'installe. Un autre bénéficiera de son enthousiasme.

Et, non, on ne dit pas que c'est simple. Juste que c'est bien plus compliqué quand on aborde le crowdfunding avec une approche issue du circuit traditionnel. Ce n'est pas un mal purement français, d'ailleurs; il ne manque pas d'éditeurs américains qui s'y cantonnent. Mais il est peu probable que les scores de leurs campagnes servent de référence...

PS : je réalise combien l'ensemble peut paraître rude. Et j'ai peut-être froissé certains. Ce n'est en aucun cas l'intention, il est juste difficile de condenser autant d'informations en un millier de mots sans être un peu brut de décoffrage. Dites-vous bien qu'on adore voir des français se lancer à l'assaut de Kickstarter. Mais on déteste bien plus les voir se louper ou même peiner pour réussir. 

 


Ils se terminent

Extension Peak Oil - SpilloverFin le lundi 26 mars à 12h55. Jeu en français.
La page KS. la fiche du jeu.

Peak Oil était un peu passé inaperçu (1400 contributeurs) et nous-mêmes n'avions guère été emballés par sa campagne. Il semble toutefois que le jeu, désormais en boutique, trouve des avis plutôt favorables. Néanmoins, nous n'avons pas vraiment été convaincus non plus par la campagne de cette mini-extension : les conditions ne sont pas meilleures, voire même plus mauvaises, qu'en boutique.

 

ArgonautsFin le mardi 27 mars à 18h.
La page KS. Le forum où on en discute.

On arrive enfin au terme de cette campagne dont je ne me rappelle même pas du démarrage. Vous faisiez quoi le 14 février ? LudiBooster avait lancé la veille le financement de la seconde édition de son coopératif basé sur les récits d'Homère et publiait une News s’étonnant que le financement ait été aussi rapide (un peu d'ironie ? 8h pour financer 4000€, ça méritait bien un point d'exclamation). Et depuis, plus rien si ce n'est qu'à peu près 800 contributeurs ont rejoint le navire dans un calme que l'équipage de l'Odyssée auraient bien aimé connaître. Bref, de la précommande, à un tarif correct, pour la réédition d'un titre qui n'avait pas non plus fait grand bruit originellement.

 

Fresco Big Box et Shogun Big BoxFin le mardi 27 mars à 18h25. Jeux en français.
La page KS. L'agenda.

De la précommande façon mais pas "façon Queen Games" comme on a autrefois pu l'écrire pour leurs campagnes. Depuis quelques campagnes, on sent en effet que Queen Games travaille un peu ses offres Kickstarter pour les rendre intéressantes. Il n'était pas bien difficile de faire mieux mais leur cible n'était pas forcément les joueurs européens qui disposent généralement d'un accès facile à leurs titres. Bref, ils parviennent aujourd'hui à concilier précommande, petits avantages pour le backer et tarif correct. Rien non plus de foufou, hein; vous trouverez encore très probablement ces titres à moins cher en boutique mais sans les bonus qui justifient facilement le petit surcoût. Après, avez-vous besoin d'un plateau alternatif pour Fresco ? De meeples à la place des cubes de Shogun ? C'est vous qui voyez mais, au moins, l'offre n'a cette fois rien de ridicule.

 

Mysthea

Jeu Mysthea - Kickstarter Mysthea - KS Tabula GamesFin le jeudi 29 mars à 10h. Pas de texte sur le matériel et règle française en pdf.
La page KS. La fiche du jeu.

Un des projets qui aura le plus fait parler de lui ces dernières semaines : enthousiasme, ennui, angoisse, frustration, joie... les joueurs intéressés par ce projets sont passés par à peu près tous les états émotionnels. Le problème majeur, ici, est assez rare pour être signalé : la campagne a démarré trop rapidement, entre enthousiasme des backers pour une réalisation sublime et Early Birds temporels. C'est beau et c'est en promo : un cocktail explosif, rien de tel pour appâter le curieux. Derrière, ce fut un peu le désert pour le show. Et, en même, temps, incroyable pour les auteurs qui avaient rapidement réalisés leurs objectifs espérés. Là encore, un joli cocktail; mais de ceux qu'on préfère éviter. Au final, la campagne se terminera probablement avec 4000 souscripteurs, un excellent résultat pour Tabula Games qui fait deux fois mieux que pour Barbarians: The Invasion. Mais un peu tristounet pour le "fan" après 24h qui laissaient espérer bien plus.

Reste le jeu, qui n'a quasiment pas changé en trois semaines; juste enrichi par-ci par-là. Mais la perception qu'en ont les joueurs a, elle, évolué en même temps que leurs émotions. L'enthousiasme est retombé pour beaucoup qui s'interrogent désormais sur le jeu. Difficile, du coup, de rester totalement neutre. On voit de très bonnes choses dans ce projet mais aussi quelques inquiétudes avec des mécaniques intéressantes mais sources d'un fort chaos avec le nombre de joueurs qui augmente. Et hors pledge groupé, la production, aussi belle soit-elle, peine à justifier le tarif par rapport à des "concurrents" comme Blood Rage ou Inis.

 

Fin le vendredi 30 mars à 3h.
La page KS. L'agenda.

Into the Black - Boarding PartyAvec moins de 300 souscripteurs à 5 jours du terme, le moins qu'on puisse dire est que ce projet n'aura pas soulevé les foules en deux passages par Kickstarter. L'idée est pourtant sympathique et le tarif correct mais des pirates de l'espace à l'abordage d'un vaisseau, en mode coopératif mais pas vraiment, ça passe clairement mal avec des meeples. L'offre est bien trop riche pour laisser une chance à ce genre de petit projet, trop sage/maîtrisé.

 

Jeu AuZtralia de Martin Wallace - Kickstarter AuZtralia de SchilMil Games - KSFin le vendredi 30 mars à 6h. Jeu en français.
La page KS. La fiche du jeu.

Avec 2600+ contributeurs, et sans doute pas loin d'un millier en plus à venir, AuZtralia aura brillamment tiré son épingle du jeu en plein "march madness" (instant "culturel"/trivia : tournoi de basket universitaire US regroupant les 64 meilleures équipes qui s'affrontent en matches à élimination directe). Certes, le jeu est signé Martin Wallace; mais ce n'est pas non plus l'auteur le plus populaire et l'historique de Kickstarter prouve que l'auteur, aussi connu soit-il, est loin d'avoir le même impact que dans la communication éditeur traditionnelle. D'un autre côté, il s'agit d'un tout petit éditeur avec qui Wallace travaille par amitié. Et la réalisation, même si elle est propre, ne peut rivaliser avec des projets dont la direction artistique est à tomber.

Le jeu est en tout cas original, mixant des mécaniques qu'on trouve rarement ensemble (exploration, réseau, affrontement) et exploitant un thème cthulhu-ien qui n'est pas là que pour faire joli/vendre. Le monsieur n'en est pas à son coup d'essai avec ce genre de formule atypique (A Study in Emerald), dommage que peu d'auteurs/éditeurs s'y risquent.

Le jeu s'est en plus bien enrichi lors de la campagne, comme avec des ressources réalistes. Pas courant pour un jeu à moins de 40€ (hors fdp mais ceux-ci sont très raisonnables). Au final, cet AuZtralia pourrait bien se révéler être LA bonne affaire de mars 2018. Un peu moins "accessible" mais...

 

Sorcerer CityFin le vendredi 30 mars à 23h.
La page KS. Le forum où on en discute.

Un Kickstarter qui aura bien fonctionné, avec déjà plus de 2000 souscripteurs. Mais, étonnamment, totalement délaissé par les membres de cwowd ou les joueurs français, en général (1,5% des backers). Certes, le jeu n'est pas proposé en français mais la quantité de matériel à texte reste limitée; quant au tarif, même si un chouilla élevé, il n'a rien d'inabordable. Et pour de la pose de tuile, c'est probablement ce qu'on a vu de plus original depuis longtemps, la pose se faisant en simultané et en temps chronométré (une des lourdeurs du genre étant le temps interminable à attendre que votre adversaire ait passé en revue tous les endroits où poser sa tuile... pour finalement la placer là où tout le monde l'avait anticipé^^). Les joueurs ayant posé leurs tuiles, chacun compte ses points du tour qui vont servir de points de victoire, de monnaie pour acheter de nouvelles tuiles et d'ordre pour les achats. Les emplettes réalisées, on commence un nouveau tour avec pose de son paquet de tuiles "enrichi" en temps chronométré etc.

Aucune idée de ce que cela donnera au final. Mais l'idée est ingénieuse et, semble-t-il, bien développée.

 

Batman

Jeu Batman - Gotham City Chronicles - Kickstarter Batman - KS MonolithFin le samedi 31 mars à 21h. Jeu en français.
La page KS. La fiche du jeu.

Le gros morceau du moment; et, en même temps, loin d'être aussi hégémonique qu'on le pensait.

Qu'en dire que vous n'ayez déjà pas lu ailleurs ? Nous ne sommes pas des grands fans de Monolith et de la discrimination pratiquée entre leurs fans et les autres joueurs, stigmatisés. Ceci dit, l'éditeur a consenti de gros efforts pour que Conan soit rendu conforme aux promesses de l'époque; ce n'est pas encore parfait mais les choses avancent bien. En l'état, la promesse est même quasiment tenue; ou peu s'en faut.

La plupart des joueurs ont rangé ces péripéties avec tous les petits tracas de la vie qui n'ont finalement pas grande importance. Mais il n'en va pas de même de Monolith qui vit encore dans "l'après-Conan" et semble plus préoccupé, comme ils le répètent, de "ne pas (en) refaire les erreurs".

Si, comme le pense l'éditeur, l'erreur de Conan était d'avoir multiplié les promesses, c'est réussi en mettant d'emblée tout sur la table (hormis les Stretch Goals, toujours enfilés avec régularité; dommage de n'avoir pas été au bout de la logique). Mais cela aboutit aussi à ne pas reproduire tout ce qui avait fait de Conan une campagne extraordinaire, unique. Et, finalement, on s'emmerde ferme avec ce Batman. Même les deux News quotidiennes ne parviennent pas à donner de la vie à cette campagne où tout est planifié et paraît mécanique; surtout après un Conan qui débordait d'un enthousiasme à la limite de l'hystérie collective et un Mythic Battles survitaminé par un Léonidas tout droit sorti d'un télé-achat.

On ne va pas non plus refaire le monde, la campagne est ce qu'elle est avec 10.000 souscripteurs au lancement et seulement 4000 de plus dans les trois semaines suivantes. Un superbe score, donc; même s'il ne satisfera pas tous ceux, éditeur en tête [NDLR : ou nous...], qui voyaient ce projet faire facilement le double. Peut-être avions-nous tout simplement surestimé l'attrait de la licence ? Ou sous-estimé le poids des polémiques, lenteurs, manques, paroles malheureuses etc. L'absence de démarcation franche avec Conan. Ou l'impact psychologique d'un jeu affiché d'entrée à $320 (oui, on peut se contenter de juste le jeu de base mais là aussi, $140 hors frais de port et sans le mode spécialement conçu pour deux joueurs -en option-, ça reste une dépense énorme pour beaucoup).

Les backers sont nombreux à pouvoir dépenser cela (et bien plus); surtout avec la débauche de matériel qu'ils recevront. Mais refuser de jouer selon les règles de Kickstarter, de faire le show (et pas seulement aligner les Stretch Goals, donnant finalement l'impression que c'est exactement comme Conan) est sans doute ce qui a fait défaut au moment d'allumer la petite étincelle d’exception, de folie qui aurait fait oublier tout le reste.

 


Le lancement de la semaine (dixit les membres)

Large victoire de l'abstention : 72% d'entre vous n'a rien trouvé, sur la semaine passée, qui fasse battre son petit cœur de backer. Cela se mesure d'ailleurs facilement au peu de projets pour lesquels des membres ont créé une discussion. (Précision utile car on me signalera sinon qu'on a oublié quelqu'un : on parle ici des jeux sortis entre le mercredi et le mardi) Le seul qui s'en sorte un peu est...

Songbirds

Sur Kickstarter jusqu'au 4 avril. Matériel sans texte.
Le forum où on en discute. La page KS.

SongbirdsSongbirds n'est pas un jeu totalement inconnu mais la version "occidentalisée" d'un jeu japonais publié en 2016 sous le titre Birdie Fight (ことりファイト! ). A part un léger relookage, le fond du jeu semble ne pas avoir été modifié : Songbirds tient dans un paquet de 28 cartes composé de quatre famille d'oiseaux (4 couleurs) dont la valeur va de 1 à 7. On crée une grille de 5x5 avec pour chaque ligne et colonne un jeton "baie" dont la valeur varie de 5 à 15. A son tour, on ajoute une carte d'oiseau adjacente à une ou des cartes déjà en jeu. Et quand une rangée ou colonne est remplie, on attribue le jeton baie à la couleur ayant le plus fort total.

Toute l'intelligence du jeu est que chacun décide de la couleur avec laquelle il va marquer des points. Et le décide avec la dernière carte, non posée, qui lui reste en main. Il va donc falloir essayer de déterminer qui cherche à privilégier quoi. Et à imaginer comment contrecarrer leurs plans tout en cherchant à optimiser nos propres options.

Car toute l'intelligence du jeu (vous avez bien deux hémisphères, non ?) est dans la gestion des égalités. Si deux couleurs sont à égalité, elles ne peuvent gagner la baie de la rangée/colonne, qui est attribuée à la troisième couleur. Poser simplement les cartes fortes des couleurs qu'on aime ne permet pas de marquer beaucoup de points; mais il est possible de manipuler le tableau pour contrôler les autres couleurs, forcer un adversaire à utiliser trop de cartes pour marquer les points d'une colonne/rangée, etc.

Birdie Fight (Songbirds)

Birdie Fight (version japonaise originale)

Si le jeu parait très opportuniste au premier regard, il dispose d'une belle courbe d'apprentissage (comme on dit pour ne pas faire fuir le nouveau joueur qui n'a aucune chance face à une bande de vieux roublards). Il y a un évident petit côté tarot/belote dans ce jeu où comprendre sa main de départ, visualiser ses forces et faiblesses, est tout aussi déterminant que l'optimisation, ensuite, des cartes. Mais avec cette dimension supplémentaire de ne choisir "sa" couleur qu'à la fin (et en se privant d'une carte). Ce qui ouvre des stratégies plus osées que juste "suivre" sa main : il est évidemment tentant de pousser la couleur qu'on a le plus en main mais notre jeu sera alors transparent; pourquoi, au contraire, ne pas jouer cette couleur dont on n'a qu'une carte et utiliser tout le reste pour créer des égalités qui pénalisent tout le monde; ou, peut-être, retarder le plus possible le moment du choix avec le risque de ne plus avoir aucun contrôle en fin de partie. Avec cette oscillation permanente entre garder ses options ouvertes et manipuler le tableau, bloquer certaines couleurs et ne surtout pas finir par poser une carte, dans un des derniers espaces disponibles, qui avantagerait une couleur qu'on ne peut plus scorer.

Un excellent petit jeu, simple et rapide (15-20 min), bourré d'interaction subtile, avec un guessing permanent (et jamais évident). La qualité de l’original était... japonaise^^ (autant se faire un proxy). Et, pour une fois, le tarif fixé par Daily magic Games reste raisonnable (20€ environ, fdpin alors que le jeu était trouvable en import à 15€ je crois). Certes, ce n'est jamais qu'un petit paquet de cartes et quelques jetons, c'est donc 1,5 à 2 fois plus cher que la "concurrence" en boutique. Mais c'est un plaisir que de voir ce jeu un peu plus largement distribué.

 


Les autres sorties de la semaine

Fire in the LibrarySur Kickstarter jusqu'au 13 avril.
La page KS. L'agenda.

Un petit jeu léger à base de prise de risque où vous allez devoir sauver les livres d'une bibliothèque en flammes. On est sur du pur "stop ou encore", avec des cubes qu'on pioche un à un en évitant les rouges, synonyme d'incendie (bien vu) et, donc, de fin de tour anticipé sans scorer. Mais pas de panique, si vous poussez trop votre chance, ou en manquez particulièrement, vous récupérez un outil qui vous servira à gérer (un peu) du hasard pour la suite. Vu que les valeurs des livres sauvés augmentent au fur et à mesure de la partie, un peu trop de risques, ou de malchance, ne devrait pas être trop pénalisant ensuite. Tout comme le tarif de 23€ fdpin.

 

Vinyl

VinylSur Kickstarter jusqu'au 21 avril.
Le forum où on en discute. La page KS.

Un jeu de set collection entre collecteurs de disques qui ne financera probablement pas. Autant l'illustration de la boîte est intéressante (ainsi que le thème), autant le matériel de jeu n'est clairement pas à la hauteur. Ce ne sont pourtant pas les belles pochettes qui manquent dont ils pourraient "s'inspirer", le vinyl étant un média où les graphistes dévoilent des trésors de créativité en matière de graphisme/mise en page. Présenter des cartes illustrées de mickeys griffonnés à la va-vite ou d'images de stock ne fait pas très sérieux. Et ne donne surtout pas envie.

 

Railroad Rivals

Railroad RivalsSur Kickstarter jusqu'au 11 avril.
La page KS. L'agenda.

Ce projet aussi s'annonce difficile à financer mais semble un peu mieux parti. Les amateurs de jeux de train/réseau apprécieront de pouvoir le faire avec une mécanique de draft et pose de tuile. Tous les marqueurs du genre sont là, jusqu'aux inévitables actions à acheter et marchandises à livrer tout en manipulant les cours. Avec la simplicité et rapidité du jeu de tuile en plus. Les amoureux des jeux en bois apprécieront le pledge "First Class" avec tuiles toutes en bois d'arbre véritable (mais attention aux frais de port). Les autres regretteront que même en faisant un jeu de pose de tuile, il soit obligé de faire "moche" dès qu'il s'agit de trains. Ou que ce soit finalement plutôt onéreux une fois les frais de port ajoutés.

 

Heroes of Stalingrad

heroes of stalingrad - Devil PigSur Kickstarter jusqu'au 21 avril. Jeu en français.
Le forum où on en discute. La page KS.

Le meilleur démarrage de la semaine, ce qui n'est pas vraiment une surprise vu les qualités du précédent Heroes of Normandie (et le peu d'opposition cette semaine^^). Les wargames font généralement peu recette sur Kickstarter mais Devil Pig a su trouver une formule originale pour ses "Heroes of" qui positionne plutôt les titres dans l'univers bien moins violent des jeux de plateaux. Une sorte d'hybride, reprenant le meilleur des deux mondes, pour des parties rapides (1h-1h30 généralement) et nerveuses tout en bénéficiant d'une belle immersion grâce au design des (gros) pions en vue de dessus (ça a un nom, cette vue; le premier qui me la rappelle gagne un truc).

Voila pour le jeu dont on découvre avec plaisir le volet "front de l'est", qui devrait procurer des sensations bien différentes des scénarios dans la campagne normande. Juste... on aurait préféré que Devil Pig nous le propose un peu plus tard, une fois la situation des deux derniers projets en retard un peu plus avancée. Certes, un éditeur doit faire tourner la baraque et ne peut pas rester à glander le temps que la production se fasse (surtout quand elle traîne méchamment en longueur). Mais on aurait quand même préféré un peu plus tard, avec une situation un peu plus claire.

 

The Awful Orphanage

The Awful OrphanageSur Kickstarter jusqu'au 21 avril. Jeu en français.
La page KS. L'agenda.

Les orphelins qui finissent bouffés par des monstres de cauchemar, ça a déjà mieux marché; mais celui-ci a tout de même de très bonnes chances de financer (on repassera par contre pour les Stretch Goals annoncés jusqu'à dix fois le seuil de financement...).

Ne boudons pas pour autant notre plaisir car ce projet a des atouts à faire valoir : des figurines plutôt sympathiques, surtout si vous manquez d'enfants fin 19ème - début 20ème; un tarif malgré tout contenu (un poil plus de 60€ fdpin); et un jeu francisé (livré trois mois après les boîtes anglaises). Pour le reste, ça semble tout de même très classique avec des pièces à explorer, du loot jusqu'à trouver l'arme qui permettra de mettre fin aux jours à la patronne des lieux (en tout bien tout honneur, celle-ci sert les enfants à une... créature) en évitant de se faire prendre par un surveillant. Faute de quoi on doit repartir du dortoir. Car le jeu est une course; même si en partie coopératif, The Awful Orphanage se gagne en effet en solo : le premier à s’échapper gagne.

 

Deca Slayer

Deca SlayerSur Kickstarter jusqu'au 21 avril.
La page KS. L'agenda.

Celui-ci ne devrait avoir aucun mal à financer, rien que sur ses auteurs : Seiji Kanai (Love Letter) et Hisashi Hayashi (Yokohama, String Railway, Rolling Japan, Minerva). Les deux associés nous ont concocté un petit jeu malin que certains ont peut-être pu tester sous le nom de Decathalon: King of Athletes. Dix épreuves, donc; qui sont cette fois des monstres à tuer avec chacun des conditions différentes pour le déroulement du combat et l'attribution des deux trésors à gagner pour chaque épreuve. Et pour les héros non récompensés, la possibilité de drafter en premier, et deux fois au lieu d'une, pour améliorer son équipe en vue du prochain tour. Dans un jeu où les cartes ne sont pas si nombreuses, il faudra donc savoir économiser ses forces.

Bien onéreux tout de même pour un petit jeu de 120-130 cartes; les habitués de l'import nippon ne s'en offusqueront probablement pas, les autres si.

 

MourneQuest

MourneQuestSur Kickstarter jusqu'au 12 avril.
La page KS. L'agenda.

Bienvenus en Irlande, à Mourne Mountains; une terre de légendes où vous guiderez Jack et ses amis dans leur quête pour débarrasser la région des cauchemars qui l'occupent et sauver le royaume de Mourne. Pas encore eu le temps de creuser ce qui se dissimule derrière le sympathique pitch fleurant bon les légendes locales mais dans les grandes lignes, MourneQuest est un jeu coopératif où les joueurs tirent leurs pouvoirs de ce que la terre leur donne afin de combattre des ennemis dont les pouvoirs varient selon la phase de la Lune.

C'est joliment réalisé, sans forcer sur la "couleur locale" et les figurines sont très agréables. Bon point : si les cauchemars/héros disposent de leurs figurines, ce n'est pas le cas de la piétaille qui doit se contenter de standees. Ce qui permet de conserver un tarif très correct de 45€ environ (hors fdp, annoncés à 10-15€). Un achat additionnel propose les figurines des minions et le tout est disponible en version deluxe "all-in" (à moins de 100€). Simple, clair et laissant le backer libre; ça fait du bien en cette époque où les éditeurs proposent un peu trop facilement des boîtes "deluxe" qui ne justifieront leur nom, et surtout leur tarif, qu'une fois 25 Stretch Goals ajoutés.

 


L’actualité des projets en express

Jeu Dinosaur Island - Kickstarter Dinosaur Island de Pandasaurus - KS Jon GilmourPour la réédition de son Dinosaur Island, Pandasaurus Games a fait le pari d'une campagne longue (40 jours) et le regrettera peut-être dans le creux de la vague. En attendant, ce projet défonce tout sur son passage aussi surement que si Spielberg était aux commandes. Les choses devraient toutefois sérieusement se calmer avec l'amorce de la troisième semaine de campagne... en toute logique. Cela ressemble en effet pour l'instant à une campagne de rattrapage pour backers regrettant de ne pas y avoir cru/osé lors du premier financement (quasiment pas de primo-backers). Mais l'engouement créé, du coup, pourrait bien être suffisant pour générer une hype irrésistible auprès d'un plus large public. A suivre : on tient en tout cas un nouveau KS à plus de 10.000 souscripteurs et $1M qui pourrait même bien faire le double.Jeu Architects of the West Kingdom - Kickstarter Architects of the West Kingdom - KS Garphill Games / Shem Phillips et Pixie Games

WarfighterAprès neuf très bonnes journées (pour un wargame), Warfighter WWII a sérieusement baissé de cadence mais progresse encore suffisamment pour avoir des chances d'être la meilleure campagne de Dan Verssen.

Après deux semaines de financement, Dead Throne résiste mieux qu'on le craignait. Ça reste sous les 10 backers supplémentaires quotidiens mais la progression est stable et les 1000 souscripteurs devraient être atteints d'ici la fin de la campagne.

Déjà au point mort, ou presque, le petit jeu de bluff/déduction pour deux Warriors of Jogu: Feint a lui trouvé son financement au reboot mais restera confidentiel. Et une semaine catastrophique pour... Cat'astrophes qui ne convainc personne avec son soutien normal à 19+6€, 90% des backers ayant rejoint le navire lors des périodes à tarif réduit à 14+5€. Au passage, c'est une des premières fois qu'on constate une baisse des frais de port pour des "early birds" et ça laisse une impression tellement désagréable qu'on ne le recommande pas aux futurs porteurs de projet.

Une semaine à reculer pour Pacific Rim: Extinction qui engrange quand même une jolie progression financière avec l'ajout de pledges all-in dont on vous laisse estimer l'intérêt (280€ hors frais de port mais avec une livraison en 3 vagues, ça ne va pas être donné!).

Annulation en revanche pour Immortal 8 qui nous paraissait aussi inévitable que bienvenue... et malheureuse car le jeu a clairement "parlé" à beaucoup d'entre vous. Une offre plutôt mal valorisée et des conditions incluant le coût de Stretch Goals à venir qu'on savait prévus d'avance, ont eu raison de ce projet néanmoins excitant. La bonne nouvelle, pour les amateurs, est que l'engouement lors de la campagne devrait permettre au jeu de bénéficier d'une sortie boutique, probablement sans avoir besoin de crowdfunding. Causes différentes mais décision identique pour Pelegrinus; mauvaise semaine pour les français.

Et ce serait bien d'y penser pour Castles of Caleira. Certes, il peut encore espérer financer. Mais ne pas réussir à réunir plus de 200 souscripteurs en trois semaines pour un micro-jeu à 9€...

 


Au programme des jours à venir

Village PillageLundi, Village Pillage porte bien mal son nom pour un jeu de double action selection (une par voisin) en simultané où le but est de récolter des navets. Tellement couillon que j'ai déjà envie de l'aimer^^. On complétera la journée avec The Forests of Adrimon, une extension pour Hexplore It (jeu d’exploration-progression de personnage).

 

mobster metropolisMardi, il en pleuvra de partout :

Heroes Welcome, un jeu d'ouvrier sur fond de dungeon crawler (de ce qu'on a compris). Mobster Metropolis qui s'intéresse à la mafia et ses familles avec un œil très "eurogame" et des ordres secrets en simultané. Arena: the Contest pour les amateurs de jeux d'affrontements à figurines, jouable en PvP jusqu'à 8 joueurs. Mystery of the Temples, un jeu taiwanais à base d'optimisation de déplacements. 40 Thieves, associant déduction et mémoire sur fond de Légendes des milles et une nuits. Une extension pour Maximum Apocalypse.

Dreamscape - de David Ausloos par SylexPlus prometteurs, Unbroken pour les amateurs de solos où vous vous retrouverez seul survivant d'un groupe qui s'est fait décimer dans un donjon. Le français Dreamscape où vous devrez construire des rêves en collectant des fragments éparpillés dans des lieux mystérieux. Onirique à souhait, je vous avoue n'avoir rien compris mais ça semble faire déjà son petit buzz. Imperius, rethématisation SF du jeu de draft Solstice: Fall of Empire de Grant Rodiek. L'auteur devrait attirer les fans, l'éditeur qui enchaîne son troisième Kickstarter en quelques mois, peut-être moins.

Galaxy Hunters - par IDW

 

Mercredi, Galaxy Hunters de IDW qui nous propose une fort originale variation euro/gestion des combats de mécas vs "créatures". Une bonne tête de "carton de la semaine"... mais vu la richesse et la diversité de l'offre cette semaine, ce pronostic tient de la boule de cristal.^^

Et pour terminer la semaine, Tristan Hall nous proposera Lifeform qui n'a rien à voir avec Alien, juste une histoire de 12 pauvres gars qui bossent sur un vaisseau minier qui se retrouve nez à nez avec une forme de vie inconnue d'une férocité incroyable.

 

Et ce sera tout pour cette semaine. Bons jeux à tous !

17 commentaires

  1. La revue en début de semaines j adore
    Merci pour ton boulot, toujours un plaisir de te lire .

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  2. Pour la date de sortie de la review, cela change peu de chose au final je pense. Bien sûr on guette tous impatiemment ton nouvel article dès le samedi, mais on est content de l’avoir en début de semaine aussi. ^^ Donc il faut faire comme cela t’arrange le plus. Cette rédaction hebdomadaire doit rester un plaisir, et non une corvée pour toi.

    Pour la vue du dessus, au cinéma on appelle cela la « Plongée zénithale » il me semble.

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  3. Intéressant point de vue, qui, j’espère, aura son effet. De plus très agréable à lire. Merci Thierry !

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  4. Vraiment top !! Merci beaucoup pour ce partage et ce travail de titan !
    Le ton n’est pas rude (et chacun peut se faire son propre avis) !
    Pour la revue, perso, peu importe le jour !

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  5. @Thierry Super intro ^^

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  6. Oui en un sens vous avez raison. Disons qu’ils s’attendaient a faire venir sur Kickstarter un public qui ne fréquente pas cette plateforme, qui soit n’est simplement pas venu, soit a été rebuté par Kickstarter (avec tous ses codes un peu abscons pour le novice), soit l’offre n’était juste pas adapté (prix excessif pour le public visé). Sans chiffre précis impossible de privilégier une hypothèse – mais en tout cas ça semble difficile d’imputer ça a un problème d’animation de la campagne comme vous le decrivez. La question est comment aurait-il fallu faire venir ce public sans pour autant se couper de la base (les gens qui fréquentent régulièrement Kickstarter) – et si seulement c’est possible (- ce dont je doute). En ce sens quand je dis que les choix ont été payants c’est qu’ils ont bien fonctionné pour les habitués de Kickstarter – ce qui déjà était loin d’être gagné.

    Pour les actus quotidiennes c’était surtout pour dire qu’en tant que backer je ne me reconnais pas dans la phrase « on s’emmerde » – perso je m’emmerde quand il n’y a que des actus pour faire le show – ce qui pour une fois sur un gros projet n’est pas la règle.

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  7. « les choix faits par Monolith ont été payants, ils n’ont simplement pas su convaincre un public autre que les habitués de la plateforme.  »
    Il n’y aurait pas comme une contradiction, là ? Si le but était de convaincre un public plus large, alors les choix faits n’étaient pas les bons.

    Quant à l’orientation gameplay, aucune critique de notre part; on va même plutôt applaudir avec joie. Dommage, par contre, que ce soit arrivé tard dans la campagne.

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  8. Pour Batman ça reste un gros carton, là où ils ont échoué c’est sur le pari que la licence allait leur amener un public non-joueur sur kickstarter (les lecteurs de comics…). Donc je ne partage pas l’analyse que vous en faites – les choix faits par Monolith ont été payants, ils n’ont simplement pas su convaincre un public autre que les habitués de la plateforme. Personnellement je trouve la campagne très intéressante à suivre, car pour une fois les news parlent du fond (du gameplay…) et non de la forme. C’était ma petite analyse personnelle… 😉

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  9. Le lundi c’est bien aussi 🙂

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  10. De base, je suis grand fan de ces billets hebdo que j’attends avec impatience. Mais cette semaine, c’est juste… du grand art. Je trouve que l’association ton / bienveillance / pertinence / réalisme est parfait. Bravo et continuez comme ça. Encore quelques ajustements visuels et sur les notifications et le site sera parfait 😉

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  11. Un vrai plaisir de lire tes articles.
    Bravo

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  12. Hola!

    Desole je debarque mais c’est quoi votre soucis avec monolith?

    « Nous ne sommes pas des grands fans de Monolith et de la discrimination pratiquée entre leurs fans et les autres joueurs, stigmatisés »

    J’apprecie plutot la campagne jusqu’ici (malgres quelques huluberlus dans les commentaires qui ont l’air un peu trop coince dans leur vision du monde pour la vie en societe) et je fretille a chaque news sur ce KS auquel je ne pensais pas participer a la base pour me retrouver avec un all in sur les bras au final.

    Monolith a l’air tres a l’ecoute, tout en ayant son plan en tete, la campagne m’avait l’air maitrisee (l’histoire des SG planifies etc) et ils ont l’air d’avoir la tete sur les epaules et de vouloir bien faire, apres j’ai pu rater quelque chose je n’ai pas trop suivi pour Conan.

    En tout cas agreable a lire, j’aurais aime voir les gars de chez River Horse etre autant a l’ecoute et implique que ceux de monolith car cette campagne ressemble a un kaiju sans tete courant vers un mur, tout borne.

    Merci pour la lecture et bonne journee 😉

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  13. Merci 😉

    Ca me paraissait bien de l’écrire et puis, après coup, ce matin, j’ai été à deux doigts de l’effacer en me disant que c’était assez rude quand même. En plus de jouer un peu les donneurs de leçon. Alors que l’idée était juste de fournir des pistes de travail à de futurs porteurs (et pas des solutions ou de leçons mais juste des pistes de réflexion).

    J’imagine bien la difficulté de la tâche pour celui qui se lance. Surtout qu’il est difficile de le faire sans s’impliquer personnellement, émotionnellement, dans son bébé. Le rôle est tellement plus simple quand on est « en face », sans aucun attachement réel…

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  14. Super review comme d’hab’, merci. 🙂
    Peu importe le jour de parution en ce qui me concerne.

    Au passage, j’aime beaucoup l’analyse et je ne trouve ça ni rude ni vexant (et pourtant, je m’y retrouve dans certaines erreurs faites suite à ma p’tite campagne KS). C’est instructif et argumenté donc tout va bien. 🙂

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  15. Pour répondre à la question de la date de la revue entre Samedi et Lundi, d’un point de vue purement personnel je préférais Samedi pour deux raisons :
    – Je pouvais la lire tranquillement le week-end
    – Ca fait moins proche de celle de Ludovox qui sort aussi le Lundi.

    Mais ce sont des raisons relativement faibles si pour toi c’est plus simple le Lundi. Lundi ou Samedi, ça ne m’empêchera pas de la lire avec intérêt.

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  16. Héroes of Stalingrad : « …bénéficiant d’une belle immersion grâce au design des (gros) pions en vue de dessus (ça a un nom, cette vue; le premier qui me la rappelle gagne un truc). » !

    N’est-ce pas de la vue en « plongée » dont tu parles @thierry ?

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  17. Par rapport à Batman, je pense que le « succès » n’est pas là pour plusieurs raisons :

    1- En effet c’est cher, surtout quand on a déjà fait une campagne de la sorte (pour ma part Mythic Battle) + les frais indirects comme les meubles de rangement (et oui, il faut pouvoir ranger tout le matos)
    2- On se fait avoir une fois mais pas deux par ce genre de campagne. Je m’explique, j’aime Batman mais j’ai fait la campagne de Mythic Battle avant qui m’a vraiment aimanté. Le truc c’est qu’une fois la campagne passée, on reçoit cette montagne de figurines et l’excitation redescend pour laisser place au doute et aux questions : « Ai-je vraiment bien fait de lacher autant pour pour ce jeu? N’aurais-je pas du simplement acheter la boite de base? » Bon, après j’adore le jeu ce qui apaise un peu toutes ces interrogations.
    3- Peut être aussi que l’effet « une tonne de matériels » et exclu Kickstarter n’est pas (plus) forcement ce que recherche les personnes qui investissent dans une campagne kickstarter.

    Comme précisé dans votre article, 14000 souscripteurs ça reste une bonne campagne…à voir si c’est rentable par rapport à l’achat de la licence.

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